Amnistie, un mot qui à la fois choque et met en colère Dame Guèye. Ce commerçant qui est toujours affecté par la mort de son jeune frère Modou Guèye, tué par balles sous ses yeux à Colobane, lors des manifestations contre le report de l’élection présidentielle, est formel : Toute la famille du défunt est opposée à l’amnistie, qu’elle considère comme un moyen de légitimer la mort de son jeune frère. » BATAXALPOINTNET »
Après avoir récupéré le corps de son jeune frère à la morgue de l’hôpital Principal et procédé à son inhumation à Touba, Dame, revenu à Guinaw-Rails, tente de noyer sa douleur dans son boulot de commerçant. En quittant Touba, il confie avoir fait une promesse aux membres de sa famille : «Je leur ai assuré que l’auteur du coup de feu qui a tué mon jeune frère, sera identifié et traduit en Justice». Mais, il sera surpris, lorsqu’au cours du dialogue national auquel le chef de l’Etat avait convié la classe politique et la société civile à Diamniadio, la possibilité d’amnistier les faits survenus entre 2021 et 2024, y a été évoquée.
«C’était la première fois que j’entendais le mot amnistie et il m’a fallu attendre les journaux en langue nationale à la radio, pour mieux comprendre ce mot. Ce fut alors un choc pour moi, pour nos autres parents restés à Touba et pour ceux qui sont hors du pays.Tous sont unanimes. Ils rejettent toute possibilité d’amnistier. Nous voulons que l’auteur de la mort de notre jeune frère Modou, soit identifié, traduit en justice et que la loi lui soit appliquée, surtout que Modou n’était pas un manifestant.
Modou a été tué sous mes yeux. J’ai bien vu le gars qui a tiré, il a armé devant moi, avant d’appuyer sur la gâchette, il était encagoulé et portait la tenue. Même si je ne peux affirmer qu’il faisait partie des forces de l’ordre. L’Etat doit nous aider à identifier le tireur», dit Dame Guèye.
Avant d’interpeler les députés, pour qu’ils ne votent pas le projet de loi d’amnistie qui va légitimer l’assassinat de son jeune frère et tant d’autres personnes qui ont perdu leurs vies lors des manifestions.